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Date de publication
15
Juin
2021

15 juin : Journée mondiale de lutte contre la maltraitance des personnes âgées

15 juin: Journée mondiale de lutte contre la maltraitance des personnes âgées

La maltraitance des personnes âgées constitue une problématique complexe. Elle peut prendre plusieurs formes à ne pas négliger. Justement, la négligence, parlons-en ! Négligence et maltraitance ne font qu’un. On distingue la négligence active, volontaire, de la négligence passive, non intentionnelle. On évoque aussi la maltraitance physique, psychologique, financière, voire même médicale. Le Conseil de l’Europe définit la violence par «tout acte ou omission commis par une personne, s’il porte atteinte à la vie, à l’intégrité corporelle ou psychique, à la liberté d’une autre personne ou compromet gravement le développement de sa personnalité et/ou nuit à sa sécurité financière».

Quelques chiffres
Le profil de la personne âgée victime de maltraitance le plus souvent rencontré est celui des femmes entre 80 et 90 ans, pour 23.2% des situations. Le lieu de vie majoritairement évoqué est le domicile dans 59% des cas, suivi des institutions pour 34% des interventions. Il semble judicieux de soulever que la famille constitue l’interlocuteur qui sollicite le plus souvent l’Agence Respect Seniors (un appel sur trois).

Les raisons des appels des personnes victimes sont multiples. La maltraitance psychologique reste pointée dans près d’un tiers des demandes d’intervention. Les paroles sont parfois bien plus destructrices que les coups. S’ensuivent les maltraitances financières, physiques et civiques de plus en plus évoquées.

Il apparaît que dans 51.4% des situations, un membre de la famille est l’«auteur désigné» de maltraitance.

Les aînés et la maltraitance : un sujet tabou, une thématique qui dérange
Parler d’une problématique qui concerne les personnes âgées peut nous renvoyer le reflet de notre propre devenir. Certains gestes parfois anodins peuvent être perçus ou vécus comme de la maltraitance. Quelle capacité a l’aîné de réagir lorsqu’on prend la parole en son nom, ou qu’on lui impose un moyen de contention, quand on lui pose une protection urinaire, ou encore sa tenue du jour... Est-il toujours nécessaire de parler fort à une personne âgée ? Certains gestes de négligence ne sont pas toujours reconnus comme tels tant ils sont récurrents, quotidiens et ancrés dans notre propre rythme de vie et nos réflexes. A nous d’être attentifs à nos actes et paroles.

Pour lutter contre cette problématique, le concept de bientraitance fait son apparition. En adoptant cette vision positive, il devient possible de mettre en place des actions pour changer le regard porté sur les personnes plus vulnérables. Il est judicieux que les professionnels et aidants proches se rassemblent afin d’échanger leurs bonnes pratiques bienveillantes à l’égard de nos aînés. L’objectif ultime de la bientraitance est avant tout de respecter le projet de vie individuel de la personne en apportant du crédit à ses décisions et ses libertés.

L’équipe du Service de Santé Mentale «Avec Nos Aînés» (ANA - 081 776 733) propose à la personne âgée un accompagnement personnalisé sur son lieu de vie afin de l’aider à traverser une étape de vie compliquée liée au vieillissement. Catupan, la centrale d’appels téléphoniques gratuite, écoute, informe, oriente et accompagne les personnes âgées ainsi que leur entourage privé et professionnel au 0800/23.147.

Respect Seniors constitue un service régional d’accompagnement psychosocial qui propose une assistance au bénéfice des aînés, avec leur accord, en cas de maltraitance au 0800/30.330.

Tant d’outils et de pistes afin de rompre le silence et de briser le tabou de la maltraitance pour s’orienter vers plus de bientraitance.

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