Billet Santé 26 juillet Journée mondiale de la Jeunesse
26 juillet: Journée mondiale de la jeunesse
Le décrochage scolaire chez l’adolescent, un phénomène qui interpelle.
En cette journée mondiale du 26 juillet 2020 dédiée à la jeunesse, la Maison de l’Adolescent de
Namur (MADO) a choisi d’aborder un sujet préoccupant: le décrochage scolaire.
«En Belgique, par définition, un.e élève en décrochage scolaire est un.e jeune en âge d’obligation scolaire qui n’est ni inscrit.e dans un établissement scolaire, ni inscrit.e à des cours par correspondance. Est aussi considéré.e en décrochage un.e élève qui présente plus de 20 demi-journées d’absences non-justifiées.»
Quelques chiffres
Le pourcentage de personnes âgées de 18 à 24 ans qui n’ont pas de diplôme du secondaire supérieur et qui ne suivent plus aucune forme d’enseignement ou de formation est de 8,8% en Belgique, 14,8% à Bruxelles, 6,8% en Région flamande et 10,3% en Région wallonne.
Un adolescent sur dix est en décrochage scolaire en Belgique.
Quelques explications
Les jeunes en décrochage attribuent la situation à des facteurs nombreux et variés:
- difficultés familiales importantes ne faisant plus de l’école une priorité
- difficultés relationnelles avec les pairs ou avec un professeur ;
- perte de motivation due à de nombreux échecs ;
- sentiment d’une pression scolaire constante ;
- crainte de se tromper dans les choix d’options, rarement présentées concrètement ;
- troubles de l’apprentissage (dyslexie, dysphasie, dyspraxie, dyscalculie,…): …
L’obligation, la structure et le rythme scolaires soulèvent chez eux des questions plus existentielles
comme celle de l’identité (Qui suis-je ? Quel adulte est-ce que je veux devenir ?), celle des valeurs
(Comment vais-je pouvoir m’insérer dans cette société porteuse de valeurs que je n’approuve pas ?)
et celle du sens (A quoi ma vie sert-elle ?).
Quelques outils précieux
Il apparait donc essentiel de réfléchir le plus tôt possible avec les jeunes à une mobilisation dans des projets sociétaux qui font sens afin qu’ils puissent se recentrer sur eux-mêmes, se découvrir de nouvelles ressources et compétences, rêver leur monde de demain et opérer les bons choix pour leur avenir. Si le retour à l’école n’est pas encore envisageable, une année citoyenneté, via par exemple des projets comme «
Solidarcité», porté par
l’Aide en Milieu Ouvert (AMO) «
Passages» à Namur ou un voyage à l’étranger accompagné par "
Dynamo International"...seront proposés au jeune.
Par ailleurs, certains enseignants intègrent en classe les besoins spécifiques de ces jeunes leur permettant ainsi de poursuivre leur scolarité dans un environnement adapté à leurs différences. Ces alternatives positives qui favorisent la reconstruction du lien du jeune avec l’école restent malgré tout trop rares.
La MADO analyse le décrochage avec le jeune de façon systémique, en tenant compte de l’ensemble des éléments qui l’ont déclenché. L’élaboration de solutions avec l’adolescent se fera également en s’appuyant sur la large palette des services clés qui gravitent autour de lui, en mobilisant son réseau.
Les centres Psycho-Médico-Sociaux (PMS), les
services de médiation scolaire, le
Service d’Accrochage Scolaire (SAS), les
Services de Santé Mentale (SSM),… sont des acteurs incontournables dans la prise en charge de ces jeunes.
Ce que propose la Province de Namur: la MADO
La
MADO de Namur est une structure de prévention de l’aide à la jeunesse portée par la Province de Namur. Elle accueille les jeunes depuis septembre 2019, dont la majorité sont en décrochage scolaire. Son accueil
est inconditionnel, gratuit, anonyme et libre d’accès. L’équipe pluridisciplinaire a pour mission d’offrir aux adolescents de 11 à 22 ans une réponse globale et centralisée avec pour objectif de trouver avec le jeune, le chemin qui lui conviendra le mieux pour poursuivre le plus sereinement possible son histoire vie.