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Date de publication
09
Jui
2014

Nouvelles acquisitions au Musée Félicien Rops

Récemment, trois dessins originaux ont été acquis par la Province de Namur.

Confidence, aquarelle à la technique très aboutie, pleine de finesse et de subtilité. Sexuellement explicite, cette « confidence » à laquelle une jeune femme se livre auprès d’une statue masculine fragmentée se répète sur le bas-relief, comme un écho ou un rêve où les rôles seraient inversés. Cette pièce a eu les honneurs de nos cimaises lors de l’exposition Rops-Rodin en 2011.

La Vengeance d’une femme, illustration pour le recueil de nouvelles Les Diaboliques de Barbey d’Aurevilly, publié une première fois en 1874 mais condamné très rapidement. Les ouvrages ayant été saisis et détruits, l’écrivain usa de son influence et de ses relations pour le rééditer dix ans plus tard, faisant alors appel à Rops pour réaliser les illustrations. Ce dernier choisira délibérément de ne pas illustrer une scène précise, mais de synthétiser dans une image l’esprit de chaque récit. Dans ce cas précis, Barbey relate comment l’épouse d’un des plus grands seigneurs d’Espagne se prostitue à Paris pour se venger de son mari parce que ce dernier a fait assassiner son amant. En souillant l’honneur et la réputation de son époux, symbolisés par les blasons, cette femme blessée rend justice à son amour perdu, figuré par le cercueil à l’avant-plan.

La Pudeur de Sodome, achetée début 2014, est une étude pour le frontispice de l’ouvrage du même nom de Gustave Guiches. Cet ouvrage publié en 1888 aux éditions Quantin (Paris) raconte le récit de deux cités situées au Moyen-Orient, Sodome et Gomorrhe. Ce texte reprend les éléments du récit initial qui provient de l’Ancien Testament. Rops nous plonge en Orient, dans cette époque fantasmée et imaginaire, par les nombreux éléments égyptiannisants de la scène : coiffes des femmes, scarabée sur le socle, sceptre.
Ces éléments sont mêlés à des particularités que l’on retrouve dans de nombreuses oeuvres de Rops : accessoires de mode, présence d’anges ou encore utilisation d’un socle de statue illustré.
Malgré l’indication « FRONTISPICE » en haut à droite, cette belle étude n’est pas la version qui sera finalement choisie pour illustrer cet ouvrage. Le musée Rops possède la gravure finale du frontispice, du même titre, dans laquelle le même style de personnage statufié apparaît, de face cette fois.

Illustration en haut à gauche : Félicien Rops, La Vengeance d’une femme, illustration pour Les Diaboliques
de Jules Barbey d’Aurevilly, 1884, crayon sur papier Pellé gris, 29 x 21 cm, inv. D 70.

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